Après les
faux contrats d'édition, mais vrais contrats à compte d'auteur, après les vrais
contrats d'édition, mais sans diffusion de l'ouvrage édité à la demande (contrat destiné essentiellement à récupérer des commissions si l'auteur
se trouve lui-même plus tard un vrai éditeur) voilà que de petits malins
s'engouffrent à grands dans un " nouveau " métier de l'édition, celui des agents
littéraires.
Partout
ailleurs qu'en France l'agent littéraire fait partie du paysage littéraire et en
est un acteur incontournable. Mais l'exception française est en train de
disparaître grâce à un précurseur dans ce domaine François Samuelson. Celui-ci
s'est trouvé une concurrente début 2000 en la personne de Susanna Lea.
Actuellement il n'y a que 4 grandes agences littéraires sur la place, mais le
monde de l'édition prévoit que d'ici 5 ans ils seront plus d'une
centaine.
Mais
voici que fleurissent déjà à grand renfort publicitaire les premières arnaques
destinées aux crédules auteurs à qui l'on fait miroiter des tirages à 10 000 et
plus chez la crème des éditeurs.
L'arnaque est vraiment très bien pensée et très bien exécuté… et je
ne doute pas que beaucoup d'auteurs fatigués de devoir se débrouiller seuls face
à la mafia de l'édition et à ses nombreuses arnaques se laissent facilement
prendre.
Car il
faut bien reconnaître que l'interlocuteur qui nous suit et vraiment très
sympathique au téléphone, et qu'il a vraiment l'air de connaître son sujet. Bref
! On nous chouchoutte, on nous caresse dans le sens du poil, on nous dit tout ce
qu'habituellement un auteur aimerait entendre… Et on finit par leur envoyer un
manuscrit même si l'on pense qu'il n'est pas compatible avec un tirage chez la
crème des éditeurs. C'est-à-dire ceux qui prennent de vrais risques financiers
et qui n'accepteront jamais que l'auteur refuse d'assurer la promotion de son
livre (ce qui est mon cas).
Là on
laisse l'auteur mariner une petite dizaine de jours supplémentaires par rapport
au délai de réponse annoncé sur le site… Puis coup de fil pour annoncer que le
manuscrit a été retenu… Cerise sur le gâteau, vous vous apercevez que votre
interlocuteur connaît votre livre sur le bout des doigts, est même capable de
vous citer l'auteur de la préface. Bref ! C'est un agent débordant
d'enthousiasme pour votre prose qui essaye de vous faire miroiter monts et
merveilles.
Manque de
chance, je ne me laisse pas endormir avec ce genre de propos. Donc nouvelle
tentative en me faisant miroiter des à-valoirs plus qu'intéressants… Mais cela
ne fonctionne pas non plus sur moi et je décide de prendre en main la discussion
et de l'orienter vers l'aspect juridique, et tout en employant plus que des
termes techniques et juridiques, j'informe ce charmant monsieur que j'ai crée un site qui
dénonce les arnaques à l'édition, et que je n'ai pas mon pareil
pour trouver le petit détail qui tue dans les contrats. Et que
pour cette raison j'ai déjà refusé 3 contrats d'édition qu'on m'a proposé pour mon
manuscrit.
Bizarrement, on m'informe enfin
qu'il ne fallait pas que je sois étonnée que lorsque je recevrais mon contrat
cela émanerait d'une autre personne que mon interlocuteur. Ce dernier, un peu
déstabilisé par la situation commence à me dresser le CV complet de la personne
qui va prendre le relais.
Au
final, mon contrat est arrivé avec 24h de retard, mais quel contrat !!!
Je passe
sur les 900 € à verser, sur les frais de photocopies du manuscrit, sur les frais
postaux, sur mon engagement à ne pas révéler tout ce que mon agent aurait porté
à ma connaissance soit oralement, soit par écrit. Je passe aussi sur le fait
qu'il aurait fallut lui verser aussi 900 € + son pourcentage sur les ventes, si
jamais durant la validité du mandat j'avais conclu moi-même un contrat avec un
éditeur. J'en passe et des meilleures…
En fait,
la seule chose qui m'intéressait réellement dans ce contrat c'est le numéro de
SIRET. Car la seule raison qui fait que je les ai contacté à la base est que
lorsque j'avais découvert leur site, je n'y avais trouvé nul part les mentions
légales qui m'auraient permises de faire des recherches sur cette société.
Les deux
seules choses que j'avais pu découvrir avant cela est que l'adresse et le numéro
de téléphone indiqué sur le site web correspondent à une société de
domiciliations d'entreprises et qu'aucun des deux interlocuteurs identifiés sur
le site n'avaient d'existence par ailleurs. Or, à défaut d'être connus ou
reconnus dans le monde de l'édition, ils auraient du l'être au moins par le
biais de leurs noms à particule… Car il est très facile de remonter une
généalogie de noblesse.
A
réception du contrat, j'ai aussi pu constater que le nom indiqué sur le contrat
correspondait à celui sous lequel était enregistré le nom de domaine de leur
site web sur le whois. L'adresse correspondant à ce nom est aussi celle d'une
société de domiciliation d'entreprises. Mais ce que j'ai surtout pu constater à
réception de ce contrat c'est que le numéro de SIRET indiqué ne correspondait à
aucune société, ni même à un agent commercial qui eux sont immatriculés à
part.
En résumé : si vous vous êtes laissé endormir par la
possibilité de publier chez la crème des éditeurs, et/ou par les 3000 €
d'à-valoir que vous allez toucher grâce à eux et que les 900€ de frais vous
semble une broutille par rapport à tout ce que cela va vous apporter… Sachez
que, dans le cas présent, ce qui est important dans ce contrat est quelque chose
qui ne s'y trouve pas… à savoir une obligation de résultats ou un
engagement à vous rembourser vos 900 € si à la fin du mandat (1 an) ils ne vous
ont pas trouvé d'éditeur.
En
l'état actuel ce contrat est destiné à trouver des gogos qui payent 900 € pour
du vent et qui dans un an n'auront que leurs yeux pour
pleurer…
Ce qu'il
faut que vous sachiez aussi est que les VRAIS agents
littéraires prennent exclusivement un % (entre 15 et 20%) sur
les droits d'auteurs que vous percevrez grâce aux contrats qu'ils vous auront
permis de conclure.
Ils ne
vous demanderont AUCUNE somme supplémentaire. Ni même un
acompte sur les sommes à percevoir. Ils sont payés en même temps que vous
!
Dès que
j'aurais un peu plus de temps je vous parlerais d'un contrat d'édition que j'ai
reçu et qui était vraiment plus nickel mais où l'important et l'arnaque se
situait ailleurs.
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