L'Harmattan
décortiqué
 
 
 
Faux contrat d'édition mais vrai contrat à compte d'auteur
Et quel contrat !!!

Tous les points en rouge seront expliqués en détails sous les 4 pages du contrat.

 
 
Bin oui, il faut bien que cela ait l'air d'un vrai contrat d'édition, comme pour un éditeur qui a besoin du numéro de sécu pour faire les déclarations à l'AGESSA.

Et puis cela endors peut-être quelqu'un qui n'aurait pas remarqué qu'il n'y a pas de numéro de RC ni de code NAF sur ce contrat… Ni même le nom et la qualité du signataire qui représente l'Harmattan pour ce contrat
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Là, la majorité des gens comprennent qu'ils ont cédés les droits pour les tirages " papier " et que le SOUS TOUTES SES FORMES a un rapport avec l'article précédent qui fait référence aux différente formats que peuvent revêtir les tirages " papier ". En fait pas du tout. Le SOUS TOUTES SES FORMES fait référence à toutes les formes d'éditions possibles c'est-à-dire aussi bien l'édition électronique sous forme de fichiers PDF, que l'édition sous forme de fichiers vocaux, et j'en passe….
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Sur un contrat d'édition (un vrai j'entends !) la cession des droits d'adaptation et des droits dérivés doit faire l'objet d'un contrat à part, contrat que l'auteur n'a bien sûr pas besoin de signer s'il n'a pas envie de céder ses droits pour ces supports. Cela quoi qu'en dise l'éditeur. Mais comme le contrat de l'harmattan n'est pas un vrai contrat d'édition mais un contrat commercial il peut y mettre ce qu'il veut.
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Ce contrat commercial a une durée tout à fait déraisonnable et prétend même engager les héritiers de l'auteur pendant encore 70 ans après son décès. Alors certes qu'un contrat d'édition soit conclu pour la durée de la propriété littéraire, passe encore… Mais un contrat commercial !!!
Habituellement, pour un vrai contrat d'édition, je ne conseille déjà pas de céder vos droits " fichier électronique " pour une durée supérieure à 5 ans (la technologie, les mentalités évoluent beaucoup trop rapidement et un contrat qui a l'air très intéressant aujourd'hui peut dans quelques années vous être totalement défavorable à cause de toutes les évolutions qu'il y aura eu entre-temps) alors sur un contrat commercial…
Qui plus est un contrat commercial qui fait référence à des lois qui verront peut-être le jour que dans 20, 50 ans ou plus… Mais là il n'est pas seulement question des fichiers électroniques mais de tous les supports possibles d'une édition.
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Bin voyons !
 
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Bin pourquoi pas !!!
Sauf qu'un vrai contrat d'édition indique au minimum le format, le nombre d'exemplaires du 1er tirage et le prix de vente pour chacun des supports.
Mais ça ne n'est pas possible dans ce contrat puisque alors l'auteur comprendrait qu'il a cédé les droits pour tous les supports imaginables et qu'en plus, exception faite de l'édition " papier ", il a cédé ses droits pour les autres supports GRATUITEMENT
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Miminum 500 exemplaires : cela n'indique pas le tirage réel et c'est le tirage réel qui doit figurer sur le contrat.
 
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C'est un mensonge ! L'auteur qui m'a remis ce contrat a trouvé une autre édition de son livre papier avec une maquette différente de celle du tirage original et sans qu'il ait été informé de ce retirage.
 
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Bin voyons ! L'auteur a donc donné mandat à l'Harmattan pour signer en son nom et à sa place des contrats en tous genres et sans que l'auteur ait été informé de quelle que façon que ce soit des dits contrats et encore moins de leur contenu.
Quant au fait que l'Harmattan informe dans les trois mois suivant la signature des contrats avec les tiers, c'est aussi un mensonge. Puisque aucun des auteurs de ma connaissance ayant signé chez l'Harmattan n'a été informé des contrats.
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Sauf que l'Harmattan n'informe pas l'auteur des tirages ou retirages et encore moins des ventes et en conséquence il peut faire ce qu'il veut. Quant aux droits d'auteur dont il est question dans cette clause, il ne faut pas oublier que dans la mesure où il ne s'agit pas d'un contrat d'édition, mais dans contrat commercial il s'agit en réalité de COMMISSIONS ou de BENEFICES sur les ventes.
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Il faut savoir que la mise au pilon est réglementée et que l'éditeur (le vrai bien sur !) doit vous remettre un certificat ainsi que tous les justificatifs que vous lui réclamerez. Toutes ses obligations légales le contrat n'en parle pas, quel intérêt à informer l'auteur de ses droits en la matière ? C'est tellement plus simple de pouvoir garder la possibilité d'agir comme on l'entend, c'est-à-dire hors la loi.
N'oubliez pas que si mise au pilon il y a, votre contrat est résilié mais que le mandat que vous avez conclu avec l'harmattan lui donne le droit de transférer à d'autres tous vos droits et cela aux conditions qu'il aura décidé. Et vous serez engagé à vie et aux conditions choisies par l'Harmattan pour tous ces contrats où vous n'aurez pas eu votre mot à dire.
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Très joli… mais comme vos droits auront été cédés à d'autres entre temps, vous restez piégé.
 
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On fait un p'tit rappel redondant de la clause histoire que le moment venu vous ne puissez pas dire que vous ne l'aviez pas vu.
En fait, comme vous l'avez constaté l'éditeur laisse à l'auteur 2 mois pour racheter le stock en cas de mévente. Mais lui dispose d'un délai de trois mois pour vous informer des cessions qu'il aura signé en votre nom.
Il a donc 1 mois de marge soit pour faire signer n'importe quoi qui lui rapporte de l'argent sur votre dos et sans que vous puissiez vous opposer à quoi que ce soit. Soit décider d'une mise au pilon bidon…
Soit, si vous êtes d'accord pour racheter votre stock, de procéder à un retirage avec le nombre d'exemplaires qu'il vous annonçait avoir en stock afin qu'il puisse vous fournir les exemplaires qu'il prétendait avoir en stock.
Dans la mesure où il ne s'agit pas d'un vrai contrat d'édition vous n'avez pas accès aux documents concernant la remise des comptes auxquels ont droit les auteurs publiés à compte d'édition et lorsque l'Harmattan vous annonce un chiffre vous n'aurez aucun moyen de le vérifier.
Ainsi, l'auteur qui a signé ce contrat il y a plusieurs années obtient toujours le même chiffre d'exemplaires vendus alors qu'il a pu constater qu'il y avait eu un retirage dont il n'a jamais été avisé.
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La mise au pilon partielle n'est pas quelle que chose de connu ou de reconnu, donc d'acceptable au vu du code de la propriété intellectuel qui régit les contrats d'édition. Mais comme il s'agit, je ne le répèterait jamais assez, d'un contrat commercial et non d'un contrat d'édition, on peut y faire figurer des clauses de cet acabit….
 
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Indépendamment du fait que cette clause relève du même ordre que la précédente, il s'avère que des exemplaires du livre de l'auteur qui a signé ce contrat se sont retrouvés chez un soldeur et cela sans qu'il en soit informé. Bref ! A son insu….
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Et voilà… Si jusqu'ici on pouvait encore avoir quelque illusion quant au fait de signer un contrat d'édition, à partir d'ici le doute n'est plus de mise, il ne s'agit pas d'un contrat d'édition.
En effet, à partir du moment où vous signez un contrat d'édition vous touchez des droits d'auteur dès le 1er exemplaire vendu.
En outre, au risque de décevoir les auteurs que vous êtes, il faut savoir que les livres se vendent rarement à plus de mille exemplaires pour un auteur inconnu. Cela même chez un grand et surtout vrai éditeur. En conséquence, vous avez renoncé à tous vos droits GRATUITEMENT… Non, non, je dis une bêtise là car comme vous le verrez plus loin, vous avez même payé pour céder vos droits gratuitement.
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Vivi… mais pour les vrais contrats d'édition et encore… mais c'est un contrat de louage d'ouvrage… donc on peut vous faire signer n'importe quoi….
 
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Il y a là un meli-mélo de plusieurs choses dont certaines, s'il s'agissait d'un contrat d'édition, devraient se trouver sur un contrat à part.
 
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Idem au 18
 
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En clair, tant qu'il assure une publication " papier " il a le droit de faire n'importe quoi.
 
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En clair, vous lui devez 50% sur les contrats qui vous seront proposez directement par ailleurs sur les droits dérivés. Alors que si vous aviez un vrai contrat d'édition ces droits se seraient trouvés sur un contrat à part que vous n'aviez aucune obligation de signer.
Par ailleurs, si vous n'aviez pas signé le contrat pour les droits dérivés et que vous aviez été approché directement pour l'exploitation de ces droits vous auriez touché 100% des droits.


 
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Encore faudrait-il que les comptes soient corrects et vérifiables… Et qu'il y ait quelque chose à payer… Puisque l'essentiel des droits a été cédé gratuitement…
 
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Et voilà… vous vous engagez à payer une partie, pour ne pas dire l'essentiel des frais d'impression.
Il faut savoir que lorsqu'un éditeur fait imprimer 100 livres, s'il en vend 50 avant l'impression cela lui paye l'intégralité de l'impression en lui laissant même une belle marge. Et comme il n'y a aucun moyen de vérifier si le premier tirage des 500 exemplaires minimum prévu au contrat était réellement un premier tirage de 500 et non un tirage de 100…
Bin… vu l'ensemble du contrat, et les expériences des auteurs qui ont signé ce contrat, j'aurais tendance à penser que le premier tirage devrait s'approcher plus des 100 que des 500 exemplaires.
Car si vous avez bien lu le contrat vous avez pu constater que tout se joue sur la publication papier. C'est cette publication papier qui est mise en avant partout et dont découle tous les autres droits cédés.
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Pour tous ceux qui auraient signés un contrat chez l'Harmattan et que je ne connaîtrais pas personnellement, plutôt que de vous arracher les cheveux, je vous engage à prendre contact avec la SGDL qui a déjà fait condamner plusieurs fois l'Harmattan.
 
Et comme vous pouvez le constater ci-dessous il est possible de faire annuler l'ensemble du contrat.
 
 
Nullité d'un contrat d'édition ne prévoyant pas de rémunération pour les premiers exemplaires d'un ouvrage

CA Paris, 4è Ch., Section A, 25 juin 2003, Société Librairie Editions l'Harmattan c/ Monsieur Jean Demelier

Dans l'affaire commentée, la clause litigieuse était rédigée comme suit :
"(...) pour prix de cession du droit d'édition, l'éditeur versera à l'auteur, pour chaque exemplaire vendu correspondant sur le prix fort de vente hors TVA :
- 0 % sur le premier mille,
- 7 % sur les deux mille suivants,
- 10 % à partir de trois mille".
L'auteur invoquait la nullité de cette clause au motif qu'elle contreviendrait à l'obligation de rémunération proportionnelle édictée à l'article L. 131-4 du Code de la propriété intellectuelle. L'éditeur soutenait que cette clause serait licite, le droit de reproduction pouvant être cédé à titre gratuit et Monsieur Demelier ayant en tout état de cause confirmé cette clause en n'élevant aucune protestation pendant plus de deux ans.
La Cour donne raison à l'auteur en considérant que "(...) si, aux termes de l'article L. 122-7 alinéa 1er du CPI, le droit de reproduction est cessible à titre gratuit, cette cession sans contrepartie financière doit être dépourvue de toute ambiguïté et expressément consentie, ce qui n'est pas le cas en l'espèce ; qu'en effet, la rémunération de l'auteur contractuellement prévue au-delà des 1.000 exemplaires vendus exclut la gratuité de la cession ; que (...) la confirmation par l'auteur de cette clause (...) ne saurait résulter de son silence pendant les deux années suivant la signature du contrat".
La Cour étend la nullité de la clause au contrat entier en considérant que "(...) si le souhait de Jean Demelier était de voir éditer la traduction d'une œuvre qu'il considère comme un chef-d'œuvre de la littérature allemande du siècle des lumières, il apparaît indéniable que la rémunération de son travail d'adaptation de la traduction en français moderne, auquel il s'est consacré pendant plus de deux années, constitue un élément déterminant de son consentement".
 
Sources condamnation en bas du document qui se trouve ICI

Un article sur une condamnation de l'Harmattan à verser 7000 euros aux plaignants, et à régler les frais d'insertion du jugement dans deux journaux de leur choix
 
Article ICI

 

Contacter la SGDL : ICI